Fred reviewed Un souvenir de Lumière by Brandon Sanderson (La Roue du Temps, #14)
Magistral
5 stars
« La roue du temps tourne et les Ages naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes. »
Et des souvenirs, j’en ai beaucoup, après avoir terminé ce mastodonte de la littérature fantasy. ma critique porte sur l'oeuvre complete (1 prequel + 14 tomes)
L’œuvre s’étale sur 12 010 pages, c’est assez impressionnant. Il existe une édition poche avec beaucoup plus de tomes, mais je ne la conseille pas, car j’ai peur que le découpage des tomes ne soit pas naturel. Si vous souhaitez vous y mettre je vous conseille de les prendre en ebook (à moins d’avoir beaucoup de places dans votre bibliothèque).
Suite au décès de Robert Jordan, Brandon Sanderson a terminé la série (les 3 derniers tomes), je vous rassure la transition se fait vraiment bien, on ne voit pas vraiment de différence de style, Sanderson a réussi à s’approprier la …
« La roue du temps tourne et les Ages naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes. »
Et des souvenirs, j’en ai beaucoup, après avoir terminé ce mastodonte de la littérature fantasy. ma critique porte sur l'oeuvre complete (1 prequel + 14 tomes)
L’œuvre s’étale sur 12 010 pages, c’est assez impressionnant. Il existe une édition poche avec beaucoup plus de tomes, mais je ne la conseille pas, car j’ai peur que le découpage des tomes ne soit pas naturel. Si vous souhaitez vous y mettre je vous conseille de les prendre en ebook (à moins d’avoir beaucoup de places dans votre bibliothèque).
Suite au décès de Robert Jordan, Brandon Sanderson a terminé la série (les 3 derniers tomes), je vous rassure la transition se fait vraiment bien, on ne voit pas vraiment de différence de style, Sanderson a réussi à s’approprier la « pâte » de Jordan et le résultat est très réussi.
Je vais vous décrire quelques éléments de la saga tels qu’ils sont au début de l’histoire afin de vous éviter tout spoilers.
Wordbuilding
Le monde est très vaste, avec pas mal de pays différents, des forêts, des montages, un désert, des villes, bref un terrain de jeu riche pour les personnages. Les différents peuples ont leurs coutumes propres, leur sens de l’humour, leur mode, leur accent, leurs caractéristiques physiques… Tout est très bien construit et parfois quand des étrangers se rencontrent il peut y avoir un choc de cultures.
Il s’agit d’une période pré-industrielle, les gens se déplacent avec des chevaux et les grandes distances sont très bien exploités : quand il se passe quelques choses, ça peut mettre des semaines avant que la nouvelle arrive à l’autre bout du continent… mais lorsqu’elle y parvient c’est plutôt sous forme de rumeurs.
Cosmologie
Qu’est-ce que la roue du temps ? Eh bien il faut voir l’univers comme une tapisserie que la roue tisse en fonction du temps qui passe. Cette métaphore est intelligemment reprise dans le livre, notamment dans la conception du système de magie et dans la notion de destin qui concerne les 3 personnages principaux.
Coté divinité il y a « l’unique », le créateur. Et le Ténébreux, qui représente le mal absolu.
Système de magie
Grace au pouvoir de « l’Unique », certaines personnes peuvent faire des « tissages » afin de modifier la réalité selon leur volonté (Puisque la trame de l’univers est composée de fils). Le pouvoir a 2 faces, l’un féminin, le Saidar, manipulable uniquement par des femmes. L’autre masculin, le Saidin (manipulable uniquement par les hommes si vous avez suivi). Malheureusement le Ténébreux a souillé le Saidin, et les hommes qui savent canaliser deviennent peu à peu fous.
Faire un tissage (par exemple une boule de feu) demande de l’apprentissage, de la concentration et plus ou moins de pouvoir. Chaque personne a une limite de pouvoir maximum qu’elle peut manipuler et peut mourir en essayant de dépasser ses limites.
Je trouve que ce système de magie est très bien ficelé, car il permet de poser clairement des limites afin de ne pas tout rendre possible (car sinon il n’y aurait plus d’histoire), tout en laissant pas mal de possibilités.
Personnages
Les personnages sont vraiment bien travaillés et dévellopé. En 14 tomes, on a suffisamment d’espace pour les voir évoluer de façon spectaculaire. On s’attache à leurs personnalités et on les voit galérer : car oui, rien n’est facile ! L’auteur arrive très bien à doser le conflit, les personnages prennent parfois cher, mais on ne s’ennuie pas.
Les 3 personnages principaux sont ta’veren, ça signifie que la roue tisse autour d’eux. On peut faire le parallèle avec les fils du destin des Nornes dans la mythologie nordique, sauf que là les fils sont interconnectés et interdépendants avec les autres. Concretement un ta’veren va avoir un destin exceptionnel et il va se passer des trucs incroyables autour de lui. On pourrait penser que ça permet de justifier un peu tout et n’importe quoi mais l’auteur n’abuse pas de cette pirouette scénaristique, et la plupart du temps ça n’est pas vraiment à l’avantage des personnages qui préférerait rester tranquille.
Chaque personnage a des capacités propres, des objectifs et des obstacles. Ça nous fait pas mal de sous-intrigues qui viennent se mêler au récit principal, tout est très finement orchestré. Le rythme de l’action est globalement assez soutenu, le récit est piloté par l’action, il n’y a pas de description à rallonge et on ne va pas s’extasier 10min sur un papillon. Le seul bémol que je pourrais faire c’est quelques lenteurs vers le milieu de l’œuvre au niveau de l’intrigue principale, mais en réalité ce n’est pas vraiment un problème, il faut prendre son temps pour l’apprécier et voir ça comme un marathon et pas comme un sprint.
Dire que c’est un coup de cœur pour moi ne rendrait pas hommage à toute la richesse de cet ouvrage, si vous aimez la fantasy allez-y.